Historique
du Réseau des Tramways de la SGTE
Il est intéressant de présenter et situer tout d'abord
quels sont les premiers moyens de déplacements qui existaient
à l'aube des transports urbains.
1858
le train arrive à Grenoble, grâce à la Société des
"Chemins de Fer du Dauphiné", qui ouvre une ligne
Pique-Pierre (St. Martin le Vinoux)/Grenoble. Bien
entendu, cette ligne vient de plus loin (Saint Rambert
d'Albon/Rives/Voiron, elle même raccordée aux voies
du PLM (Paris-Lyon-Marseille)... mais il aura fallu
dix mois pour que les élus se mettent d'accord sur
le site d'implantation de la gare de Grenoble !
1865
des ébauches de transport urbain se font jour, avec
un "service de voitures de place" entre Grenoble
et la gare PLM d'une part et Grenoble et sa banlieue
d'autre part. Ces activités sont purement artisanales.
1876 1è demande
de concession pour l'ouverture d'une ligne de tramways
à vapeur dans l'agglomération Grenobloise (depuis
la Gare PLM/Uriage/Vizille). Jusqu'à l'attribution
de toutes les lignes soumises à concurrence, 29
dossiers concernant 70 parcours pour seulement 11
à concéder propose ront 9 modes de traction : chevaux,
vapeur, vapeur "Steam-Car-I-Scotte", pneumatique,
électrique à une perche, électrique à deux perches,
électrique à archet, électrique à accus et trolley
bus !
1880
un Marseillais ouvre 2 lignes d'omnibus à chevaux
entre Grenoble et Uriage d'une part et dans Grenoble
même, de la "Porte des Adieux" à la "Ville de l'Ouest"
(le quartier Berriat).
1882
apparition de services omnibus hippomobiles
plus conséquents dans Grenoble : 5 lignes appartiennent à l'Entreprise de M. Farçat, une est 6ème exploitée
par la Compagnie des "Omnibus Blancs". Il s'agit de
"Cars Rippert", sorte d'omnibus sans impériale, à
plate-formes extrèmes, tirés par deux chevaux. Le
point central commun est la place Grenette, les destinations
: La tronche, Bajatière, le Petit Séminaire du Rondeau,
le Pont du Drac, Saint-Martin d'Hères (Le Stand) et
la Gare du PLM.
1894
Grenoble = 1ère ligne de tramways à vapeur entre Grenoble
et Uriage = SVFD (Société des Voies Ferrées du Dauphiné).
(Paris a mis en service sa 1è ligne de trams à vapeur
dès 1876).
1895
96 km de lignes de tramways électriques sont en service
en France, 700 km en Europe et 16.500 km en Amérique.
13 avril 1897
création de la SGTÉ, "SOCIÉTÉ GRENOBLOISE DE TRAMWAYS
ÉLECRTIQUES", par MM. Merlin et Chassary. La société
est de droit privé, régie sous le droit des "Risques
et Périls".
17
avril 1897 inauguration de deux lignes
de trams électriques SGTÉ, qui partent de la place
Vaucanson devant la Poste Centrale et se dirigent
vers Varces et Eybens. (La 1è ligne de tramways électriques
fut inaugurée en 1890 à ClermontFerrand).
1900
ouverture
de 4 nouveaux itinéraires de tramways urbains SGTÉ
dont le point central de départ est établi place Grenette
: La Tronche (14 avril), La Monta/Voreppe (12 mai),
Gare PLM (9 août) et Cimetière Saint-Roch (14 août).
Août
1901
la SGTÉ met en service sa 7e et dernière ligne urbaine,
entre la rue Félix Poulat et le pont du Drac par le
cours Berriat.
1902
la concession d'un tram à vapeur des CEN (Chemins
de Fer Économiques du Nord, appartenant au Baron Empain)
qui relie Grenoble à Veurey (via Fontaine, Sassenage
et Noyarey) est rachetée par la SGTE. Les lourds convois
bruyants, fumants et polluants sont remplacés par
des motrices électriques dès l'année suivante jusqu'à
Sassenage puis en 1905 jusqu'à Veurey.
Mai
1911 inauguration de la ligne de tramway
de Seyssins, dont les infrastructures et le matériel
roulant appartiennent au Département de l'Isère,
mais l'exploitation est assurée par du personnel de
par la SGTÉ.
1912
4.760.000 voyageurs transportés.
Juin 1920 inauguration
de la remarquable ligne de tramway GVL (Grenoble -
Villard de Lans), également propriété du Département
de l'Isère et exploitée par la SGTÉ (39 km, sans crémaillère).
Juin 1923 Ultime
prolongement du réseau de tramways SGTÉ : de Vif aux
Saillants du Gûa.
1924
En prévision de l'Exposition Internationale de la
Houille Blanche à Grenoble, la SGTÉ achète 5 nouvelles motrices et 6 remorques.
1927
7.200.000 voyageurs transportés.
1927
Vaste
"Plan de réadaptation" du réseau SGTÉ, engagé pour
une période de 10 ans : trois motrices sont acquises,
11 autres datant du début du siècle sont modernisées,
de nombreuses sections de lignes sont restaurées,
une nouvelle billeterie apparaîtra en 1937.
1932
Mais dès 1932 on assiste à l'apogée du réseau de tramway
SGTÉ - GVL, qui totalise alors 103,33 km et 9 lignes.
Octobre
1938
face à la concurrence des entreprises d'autocars (et
la douce montée du trafic automobile) la SGTÉ décide
de l'application d'un "Plan d'Assainissement" de son
réseau : toutes les sections subur baines de trams
sont rétrocédées à des entreprises d'autocars; les
gares de tramways urbains sont fermées. La remarquable
ligne du GVL est limitée à Saint-Nizier, perdant la
plupart de son attrait.
Juin 1943 en
pleine seconde guerre mondiale, la SGTÉ ouvre à l'exploitation
sa première ligne d'autobus, de la place Grenette
au quartier de l'Abbaye devant la cité des HBM (Habitations
à Bon Marché : ancêtre des HLM), avec un véhicule
loué à un autre transporteur privé.
Août 1944 Libération
de Grenoble du joug allemand. Bien que le réseau n'ait
pas souffert des bombarde ments des Alliés (le quartier
de Pique-Pierre à Saint-Martin le Vinoux sera plusieurs
fois la cible des avions en raison du pont ferroviaire
sur l'Isère à détruire), les voies et le matériel
roulant n'ont pû être entretenus convenablement. Sur
les 49 motrices du parc, seules 14 sont en état de
rouler.
Avril 1946
création d'une "Commission Mixte Département de l'Isère/Ville
de Grenoble/SGTÉ/Régie des VFD" ayant pour mission
de rénover les transports en commun. C'est cette Commission
qui décidera la suppression des tramways, bien que
la SGTÉ essaiera de conserver trois de ses neuf itinéraires
de trams, vers Sassenage, Pont de Claix et Saint-Nizier.
Juillet
1947
premiers trolleybus SGTÉ, sur la ligne de Montfleury,
qui entraîne le début de la suppression des tramways
SGTÉ.
Août
1948 Constitution d'un SMRTCRG, "Syndicat
Mixte du Réseau des Transports en Commun de la Région
Grenobloise", avec effet rétroactif au 1er janvier
1948, qui a pour mission de réorganiser le réseau
grenoblois. Il décidera de continuer le remplacement
des tramways par des trolleybus, puis des autobus.
Ce SMRTCRG, ancêtre du SMTC de 1973, disparaîtra vers
1953.
Janvier 1949
premiers autocars (et non pas autobus) SGTÉ, sur la
ligne de Pont de Claix-Les Saillants.
Août
1952
retrait
des dernières voies des tramways SGTÉ dans l'hyper-centre
de Grenoble. Mais les ultimes rails, qui étaient noyés
dans le goudron, seront enlevés en 1969 sur la place
Grenette et en avril 1983 sur le pont du Vercors,
à la limite de Fontaine, deux mois avant le référendum
sur le projet de tramway moderne (22 juin 1983).
31 Août 1952
fin du réseau de tramways SGTÉ, avec la suppression
de la ligne de Sassenage-Fontaine-rue Félix Poulat,
remplacée par des trolleybus. Nove.
1962
il faudra attendre 10 ans après la suppression des
trams pour que le terme "Tramways Électriques" disparaîsse
de la raison sociale de la SGTÉ pour devenir SGTE
: "Société Grenobloise de "Transports et d'Entreprises".