Condensé
Historique des Transports en Commun Grenoblois
Société V.F.D. / Régie V.F.D. C.E.N. S.G.T.É / S.É.MI.T.A.G.
T.G.C. G.V.L.
Les
débuts des transports en commun à Grenoble
C'est
à partir de 1882 que sont organisés dans Grenoble les
premiers services de transports en commun de personnes,
avec des "Cars Ripert", sorte d'omnibus sans impériale
à plates-formes extrèmes, tirés par deux chevaux. 6
parcours différents, dont 5 appartenant aux Transports
Farçat, desservent la ville et sa très proche banlieue
depuis la place Grenette, centre historique de Grenoble.
La
"bataille des transports" sera rude à Grenoble, pendant
tout le dernier quart du siècle précédent. En effet,
pour obtenir des concessions de lignes, on dénombre
29 dossiers concernant 70 trajets pour 11 seulement
à concéder... proposant 9 modes de traction différents
!
Douze ans plus tard, en juillet 1894, la société des
VFD (Voies Ferrées du Dauphiné, privée à cette époque)
ouvre la première ligne de "chemin de fer américain",
c'est-à-dire des tramways se déplaçant sur des rails,
tractés par des locomotives à vapeur, entre Grenoble
et Vizille, via Uriage.
L'année suivante, en janvier, les CEN (Chemins de Fer
Économiques du Nord) créent à leur tour un itinéraire
entre Grenoble et Veurey, passant par Sassenage et Noyarey.
Là encore, ce sont des machines à vapeur qui tirent
les lourds convois.

Place Vaucanson,
17 avril 1897
© Collection Jean Marie Guétat |
En
avril 1897, les Grenoblois découvrent les tramways
électriques de la SGTÉ (Société Grenobloise des
Tramways Électriques) assurant les liaisons, depuis
Grenoble, vers Eybens et Varces. L'effet sur la
population est saisissant : d'une part il y a
encore peu de temps que l'électricité a fait sa
première apparition française à Grenoble (sur
la place de la Constitution, aujourd'hui place
de Verdun, pour le 14 juillet 1882, avec une guirlande
d'une vingtaine d'ampoules!) et n'a encore connu
que très peu d'applications (seules les grandes
artères sont éclairées à l'électricité; d'ailleurs,
il faudra attendre 1907 pour que le lycée de jeunes
filles ait l'électricité... et 1918 pour celui
des garçons et la gare du PLM.) D'autre part,
ces motrices ne font presque pas de bruit et pas
de panache de fumée qui noircit les façades des
immeubles ... et les vêtements des voyageurs,
comme les tramways à vapeur des CEN ou de la SVFD
! |
Ce
nouveau mode de transport est pris d'assaut. Grenoble
est la 18e ville française à s'équiper de tramways électriques
(la 1ère fut Clermont-Ferrand, en 1890). Dès novembre
1897 un prolongement est ouvert sur la ligne de Varces,
entre le Pont Rouge et Claix.
En 1898 roule sur le cours Jean Jaurès à Grenoble la
première "voiture automobile", appartenant à un certain
M. Duchemin.
Comme s'il n'y avait pas assez d'entreprises de transports
publics à Grenoble, la compagnie du TGC (Tramway de
Grenoble à Chapareillan) met en service la veille de
noel 1899, la section Grenoble / Crolles, par la rive
droite de l'Isère. Là aussi, le matériel roulant est
électrique. Il a la particularité de présenter deux
perches sur le toit, car les polarités "plus" et "moins"
se font par voie aérienne et non pas avec le retour
du "moins" par le sol comme à la SGTÉ... et la plupart
des trams électriques à travers le monde. Durant le
trimestre suivant, la ligne est ouverte -en deux parties-
jusqu'à Chapareillan. Sa longueur totale est de 42 km.
En
1900 la SGTÉ ouvre 4 lignes dont les départs se
font tous depuis la place Grenette : Montfleury
(en avril), Voreppe -avec un embranchement en
direction de La Monta- (en mai), Gare PLM et Cimetière
St. Roch (toutes les deux en aožt).
Enfin, en aožt 1901, un 7¡ itinéraire tram SGTÉ
est mis en service de la rue Félix Poulat au Pont
du Drac.
Le
trajet à vapeur des CEN, entre Grenoble et Veurey
est racheté en septembre 1902 par la SGTÉ, qui
l'électrifiera en deux temps : septembre 1903
(de Grenoble à Sassenage) et octobre 1905 (de
Sassenage au terminus de Veurey).
De son côté, la société des VFD qui possède 2
itinéraires à vapeur remplace ses locomotives
par des motrices électriques dès 1902... et choisira
naturellement ce mode pour ses extensions jusqu'à
Froges, date limite de l'expansion SVFD en février
1914.
En
mars 1907, la SGTÉ prolonge sa ligne de Varces
jusqu'à Vif. |

Un Wattman et une
Receveuse
© Collection Jean Marie Guétat
|
Ce
même mois de mars 1907 le maire de Pariset organise
un référendum, uniquement auprès des habitants payant
un impôt foncier. Il veut savoir si ses administrés
sont "partisans du tramway GVL qui est demandé, avec
les conséquences financières que cela pourrait entraîner
pour la commune". 182 électeurs se prononcent : 104
disent "OUI", 77 "NON" et un s'abstient.
En
mai 1911, une ligne interurbaine de tramways électriques
est ouverte entre Grenoble et Seyssins. Les voies, les
gares et le matériel roulant appartiennent au Département
de l'Isère, mais l'exploitation est assurée par la SGTÉ.

La
très mauvaise gestion de la SVFD oblige le Conseil Général
de l'Isère à mettre cette société sous séquestre en
1919. Au mois de mai suivant, c'est la Régie des VFD
qui prend en charge ce réseau. Le décret est signé en
janvier 1921.

Logo du GVL
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Juillet
1920 voit la consécration d'une vingtaine d'années
d'études et de tractations, avec la mise en
service d'une ligne de "chemin de fer de montagne"
: longue de 39 km, sans crémaillère, elle relie
Grenoble à Villard de Lans, via Saint-Nizier,
en empruntant la totalité du parcours du tram
de Seyssins. Le matériel roulant spécial (à
boggies), les voies et les gares sont la propriété
du département de l'Isère, qui confie son exploitation
à la SGTÉ, comme pour la ligne de Seyssins.
Juin
1923 voit l'ultime extension des tramways électriques
SGTÉ entre Vif et Les Saillants du Gua. |
Entre
1920 et 1934, n'importe qui peut créer des lignes d'autocars.
Cette situation gènera énormément les trams SGTÉ et
VFD
Pendant les années 20, les VFD remettent en état leurs
16 motrices électriques de 1902 et acquièrent en 1927
deux automotrices à boggies, plus rapides et de grande
capacité.
A son apogée en 1927, le réseau SGTÉ-GVL comprend 103
km de voies. Le parc représente 39 motrices et 50 remorques.
Durant cette même période, 11 anciennes motrices sont
rénovées par les ouvriers SGTÉ.
En
1930, le réseau tramways de la régie des VFD totalise
72 km.
Les
grandes difficultés financières et la mauvaise qualité
du service sur la ligne du TGC (Tramway Grenoble / Chapareillan)
entraîne son rachat par le Département de l'Isère, qui
confie son exploitation à la Régie des VFD (décret de
novembre 1930).
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