Condensé
Historique des Transports en Commun Grenoblois
Société V.F.D. / Régie V.F.D. C.E.N. S.G.T.É / S.É.MI.T.A.G.
T.G.C. G.V.L.
La
Naissance de la S.E.M.I.T.A.G.
En octobre 1973, les élus de Grenoble et de 22 communes
alentour décident de prendre en charge eux-mêmes le
développement du réseau des transports collectifs. Ils
constituent un SMTC (Syndicat Mixte des Transports en
Commun) à parité égale entre le SIÉPARG (Syndicat Intercommunal
d'Études, de Programmation et d'Aménagement de la Région
Grenobloise) et le Conseil Général de l'Isère.
Début
1974, des usagers des bus et trolleys créent l'ADTC
(Association pour le Développement des Transports en
Commun) qui, de suite, demande l'élaboration d'un réseau
de tramways modernes, seul moyen efficace à leurs yeux
pour résoudre le problème des déplacements dans l'agglomération.
Le
17 septembre 1974 marque un fait important dans la politique
des déplacements dans Grenoble : le maire M. Dubedout
arrête le projet de mini-souterrain réservé aux voitures,
pour relier le boulevard Jean Pain à la rue Jean Bistési,
et décide d'allouer l'enveloppe budgétaire aux transports
en commun.
Issue des premières décisions prises par le SMTC, la
SÉMITAG (Société d'Économie Mixte dont le capital provient
à 65% du secteur public et à 35% du privé) succède le
1er janvier 1975 à la SGTÉ (Société privée qui fonctionnait
sous le "Régime Risques et Périls"). La nouvelle Société
a pour mission d'étendre le réseau et augmenter le nombre
de voyageurs.
Depuis
le 29 décembre 1974, la numérotation des 8 lignes urbaines
VFD est incluse dans celle de la SGTÉ-SÉMITAG.
Épilogue
de l'ancien GVL, la SÉMITAG confie aux Autocars Traffort
la ligne de Grenoble / Villard de Lans (toujours via
Saint-Nizier) le 1er avril 1975.
Les
autres mesures importantes du SMTC sont le rassemblement
de 15 lignes de bus et trolleys, formant un "tronc commun",
mis en service en deux phases en décembre 1974 et avril
1975, entre la place Grenette et la gare SNCF, pour
faciliter les correspondances (celui-ci entranera des
protestations de la part des riverains et commerçants);
l'achat par le SMTC de tous les autobus nécessaires
au réseau urbain des VFD, comme pour les véhicules SÉMITAG;
l'introduction d'autobus articulés en mars 1978; la
première ligne "en rocade" (ne passant pas par le centre
de Grenoble) ouverte à la rentrée scolaire 1980, pour
relier le Domaine Universitaire de Gières-Saint Martin
d'Hères à Grand'Place et la Villeneuve de Grenoble.
Enfin, parmi les autres décisions importantes du SMTC
figure l'extension du réseau de trolleybus : 17 km représentant
2 nouvelles lignes (Hôpitaux / Meylan-Mairie en octobre
1978 et place Victor Hugo / Eybens en décembre 1981)
plus 4 prolongements. Le parc de véhicules de la SÉMITAG
passe de 118 en 1974 à 255 en 1983.

Les 1er véhicules
PMR
© Jean Marie Guétat
|
En
1979, le Service PMR (Personnes à mobilité Réduite)
est lancé avec 3 minibus spécialement aménagés.
Devant
le succès de l'extension du réseau, le SMTC est
convaincu, dès l'achat des premiers autobus articulés,
de leur limite de capacité. Il envisage alors
plus sérieusement l'hypothèse de tramways modernes.
Il faut préciser qu'en 1971 la SGTÉ avait étudié
un pareil réseau, et qu'en 1975 la SOFRETU (filiale
de la RATP pour la construction de réseaux lourds
en site propre) avait fait de même... sans plus
de chance ! |
Le
Retour du Tramway
1981
est considéré comme l'an 1 du tram moderne à Grenoble.
En effet, cette année-là toutes les autorités locales
décident par un vote un tel équipement : la Ville de
Grenoble le 19 mars; le SMTC / SIÉPARG le 4 mai et le
Conseil Général de l'Isère le 30 octobre.
En juin 1982, plusieurs partis politiques locaux de
Droite présentent le projet de tramway moderne comme
un choix politique, en vue des élections municipales
proches, et proposent un référendum. Le maire de Greno-
ble en exercice, qui est lui du Parti Socialiste, répond
"Gouverner, c'est prévoir; si nous sommes réélus, après
les élections nous réaliserons le tram sans référendum".
Pour faire découvrir les avantages de ce mode de transport,
le SMTC -dont la majorité est "de gauche"- organise
cinq mois plus tard, donc bien avant le référendum préconisé
par certains, la visite du vaste réseau de trams de
Zurich pour 400 habitants de l'agglomération (périmètre
du SMTC), qui, la plupart, reviennent convaincus.
Mais
le maire est battu en mars 1983. Le nouveau organise
comme promis son référendum le 22 juin suivant. Des
personnes n'habitant pas Grenoble mais l'agglomération
s'élèvent contre le fait que seules les voix de la ville-centre
(moins concernées par les conditions de transports)
pourront s'exprimer et ne pas voir l'intérêt d'un tramway
moderne. De plus, dans Grenoble même, ni les immigrés
ni les jeunes, très utilisateurs de transports en commun,
ne peuvent voter, bien que le nouveau maire essaya de
trouver une solution pour que ces derniers puissent
prendre part au référendum. Aussi, le "Groupe Écologie
Autogestion" d'opposition municipale, organise le même
jour un référendum parallèle sur la place Grenette,
en bonne et due forme (contrôles d'identité et du lieu
d'habitation sur l'agglomération, etc...); 654 personnes
votent, donnant 540 "OUI", 110 "NON" et 4 "nuls". Finalement,
le "OUI" l'emporte de justesse au vrai référendum, avec
53,09% des suffrages. Heureusement, sans quoi une batterie
de 25 trolleybus articulés bi-mode (c'est-à-dire fonctionnant
à l'électricité ou au gas-oil), de capacité plus faible
et bénéficiant de moins de priorités dans la circulation
n'aurait pû apporter une réponse aussi favorable que
le tramway moderne.
Le 5 septembre 1987 est inaugurée la première ligne
de tramways modernes, ayant la lettre "A" pour indice.
Longue de 8,8 km., elle relie le centre commercial de
Grand'Place à Fontaine-Louis Maisonnat, via l'hypercentre
de Grenoble. La section Louis Maisonnat / Fontaine La
Poya est mise en service le 1Ą décembre 1987. Pour l'exploitation,
20 rames à plancher surbaissé (situé à 34 cm du sol
sur les 2/3 du véhicule), une première mondiale, sont
acquises. Les trolleybus qui auparavant assuraient une
partie de ce nouvel itinéraire tramway (ex-ligne nĄ4
Sassenage / Hôpitaux) sont réaffectés en janvier 1986
sur une nouvelle ligne de trolleybus, entre le centre
de Grenoble et Grand'Place, via les Eaux Claires et
la cité Paul Mistral (en fait, ce trajet est joint à
un autre parcours trolleybus existant (le nĄ12), formant
une diamétrale : "nĄ32 - Montfleury / Grand'Place".

Pont sur le Drac,
1950
© Collection Jean Marie Guétat
|

Pont sur le Drac,
1987
© Jean Marie Guétat
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Au
mois d'octobre 1987, un prolongement de 450 mètres de
la ligne de tram est inauguré, entre le centre commercial
de Grand'Place et le palais des expositions Alpexpo.
En
mars 1989, l'association STANDARD 216 est constituée,
pour sauvegarder et restaurer d'anciens autobus et autocars
ayant circulé dans la région grenobloise et le département
de l'Isère. (En 1998, le nom de cette association évoluera
pour devenir STANDARD 216 - HISTO BUS GRENOBLOIS).

Inauguration ligne
B, 1990
© Collection Jean Marie Guétat
|
Le
24 novembre 1990 on inaugure la seconde ligne
de tramways modernes "B". Mesurant 5,8 km., elle
part de la gare SNCF de Grenoble en faisant "tronc
commun" avec la ligne "A" jusqu'à l'hypercentre
(Maison de Tourisme), puis dessert le Centre Hospitalier
Régional et Universitaire de La Tronche avant
d'avoir son terminus en plein coeur du Domaine
Universitaire. 15 rames supplémentaires, identiques
à celles de la ligne "A" (rapidement suivies de
3 autres) sont acquises à cette occasion. La ligne
"B" remplaçant le parcours d'autobus articulés
nĄ22 exploité par les VFD, ceux-ci "récupèrent"
la ligne d'autobus nĄ9 de la SÉMITAG, car si depuis
le début du siècle "on" parle de fusion (autrefois
SGTÉ / VFD) et si certaines commodités ont été
instituées, comme l'unicité tarifaire en septembre
1976, en 1990 chaque réseau défend (encore !)
son territoire.
|
En
février 1992 la SÉMITAG participe à l'organisation
des transports des spectateurs des Jeux Olympiques
d'hiver d'Albertville. Elle assure la logistique
et loue un contingent de ses véhicules avec ses
conducteurs, ce qui permet de créer des navettes
entre les parkings-autos au bord de l'autoroute
et le centre d'Albertville. C'est ainsi que 16
bus Renault R-312 (qui viennent de sortir d'usine)
plus 5 Renault PR 100-2 circulent dans un paysage
très Savoyard, une vallée encaissée. De leur côté,
les VFD mettent en ligne également des bus PR
100-2 et des cars Renault FR-1.
Au
printemps 1996 un premier prolongement de la ligne
"A", long de 3,5 km., est inauguré. Il débute
à la grande station intermodale de Grand'Place,
traverse la Villeneuve d'Échirolles puis va faire
terminus à Échirolles-Auguste Delaune (près de
la Mairie). Une partie de la section de voies-tram
qui allait de l'arrière du centre commercial Grand'Place
à l'entrée du palais des expositions Alpexpo est
à cette occasion démoli (350 m. sur les 450 m.
d'origine). Il aurait été très difficile d'exploiter
une antenne aussi courte, par rapport à celle
de Delaune bien plus longue... qui plus est utilisée
qu'une centaine de jours par an en moyenne, lors
des Foires et autres congrès. 15 rames supplémentaires
sont acquises pour ce prolongement "Grand Place/
Delaune". |

R312 TAG à
Albertville
1992
© Jean Marie Guétat
|
En
décembre 1997 un second prolongement de la ligne de
tram "A" est mis en service d'Échirolles-Auguste Delaune
à Échirolles-Denis Papin.
Lors
de la rentrée scolaire 1998-1999 est inaugurée la première
ligne d'autobus entièrement accessible aux usagers en
fauteuils roulants, qui plus est, ligne équipée d'autobus
articulés : portant le nĄ1 (ex-nĄ8) elle joint Grenoble-Trois
Dauphins à Claix-Pont Rouge. En plus de véhicules à
plancher surbaissé et à "agenouillement" du côté des
portes pendant les montées-descentes des clients, les
arrêts sont traités comme de véritables quais : spacieux,
avec contre-marche inclinée à 65Ą pour augmenter l'approche
des bus au quai et légèrement surélevés pour diminuer
au maximum les carences horizontales et verticales avec
le bus. Lorsque des arrêts sont situés en dehors des
carrefours, un phasage automatique de feu rouge pour
les autos et vert pour les piétons s'allume seulement
si le bus s'est arrêté pour prendre ou laisser descendre
des voyageurs. Pour compléter ces aménagements, la longueur
des couloirs réservés de cette ligne est très nettement
augmentée, avec priorité à (presque) tous les carrefours.
Grce à toutes ces améliorations, la fréquentation de
la ligne a ainsi augmenté en trois ans de 42% !
Le
29 novembre 1999, un premier prolongement de la ligne
de tramway "B" d'environ 600 mètres est mis en service.
Il va de la gare SNCF de Grenoble à la place Firmin
Gautier dans le nouveau quartier d'affaires Europole.
Ainsi donc, le tronc commun de cette ligne "B" avec
la "A" est rallongé jusqu'au quartier Berriat, au niveau
du carrefour avec la rue Nicolas Chorier.
Le
2 mai 2001 un second prolongement de cette ligne "B",
d'environ 600 mètres également, est ouvert à l'exploitation,
depuis la place Firmin Gauthier jusqu'à la rue Félix
Esclangon, devant la Cité Scolaire Inter-nationale qui
a ouvert ses portes à la rentrée 2001-2002, en desservant
au passage le futur Palais de Justice. La "B" mesure
aujourd'hui 7 km.
Enfin, depuis le 2 avril 2001, la station de tramway
"Alpexpo-Alpes Congrès" de la ligne "A" a été fermée
en vue de l'inclure dans le projet d'extension du centre
commercial de Grand Place. Elle rouvrira en novembre
prochain. Pour mener à bien ce vaste chantier, il a
d'ailleurs fallu interrompre cette ligne "A" sous le
chantier, du 2 avril au 14 juillet, des navettes d'autobus
faisant la jonction avec la partie sud de la ligne "A"
sur Échirolles, qui était ainsi isolée.
Historique arrêté le 1er octobre
2001
Recherches historiques de Jean
Marie Guétat, Standard 216 Histo Bus Grenoblois
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